Grève du 19 mars. Et si on réinventait les luttes ?
- 20 mars 2024
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L'intersyndicale avait appelé à la grève ce mardi 19 mars pour réclamer l'ouverture de négociations salariales dès 2024. UnsaMaromme avait appelé à rejoindre le mouvement. On ne se réjouit jamais d'un appel au blocage du service public qui selon nous, traduit un manque de consensus, de négociation, et ce à quelque niveau que cela soit. Selon le ministère de la Fonction publique, 6,4 % des 2,5 millions d’agents de la fonction publique d’État étaient en grève à la mi-journée, 2,85 % dans la fonction publique territoriale et 2,2 % dans la fonction publique hospitalière. D'autres chiffres devraient nous parvenir sous peu.
Cela semble peu au regard de la mobilisation des retraites (15% à 30% selon les secteurs) de 2023.
Les agents publics seraient ils avec l'inflation, pris dans des difficultés financières ?
Ou satisfaits de leur sort actuel ?
Mal informés ou incrédules devant le sort qui les attend ?
Craignent ils des conséquences en termes d'image au sein de leur structure, auprès de leur hiérarchie ?
Seraient ils résignés ?
Un peu tout ça à la fois ?
et plus encore ?
Si ces chiffres peuvent sembler "raconter" une histoire à la seule connaissance de chaque agent public, ils dissimulent peut être une autre intention d'expression dans les urnes (ou dans l'absence de bulletin dans l'urne !) pour 2027. Comme quoi, rompre le dialogue par un passage en forme des réformes (retraites par exemple) ou un manque de négociation salariale ou liée aux conditions de travail n'est peut être pas toujours idéal. N'a-t-on pas toujours besoin d'électeurs ? Rendez-vous en 2027 ?
Faut-il réinventer les luttes ?
On le voit avec des mouvements locaux ou spécifiques à des métiers.
Dès que les agriculteurs sortent leurs tracteurs (et bloquent les routes et donc le pays), Monsieur le Premier Ministre les rejoint très (très) rapidement.
C'est vrai que des dizaines de tracteurs, ça occupe le terrain ! C'est volumineux ! C'est vrai que quand on verse du fumier devant une préfecture, c'est impressionnant !
Pourtant, les agriculteurs vivent déjà des difficultés financières. Pourtant, il faut s'occuper des champs et des bêtes pendant qu'ils sont partis manifester.
Et pourtant, ils le font. Et force est de constater que même si les négociations ne sont pas complètement à la hauteur de leurs attentes, on prend le temps de les rencontrer et les écouter.
Sont-ils plus importants pour la société que les acteurs du service public ?
Imaginez demain que TOUS (absolument tous) les agents publics cessent le travail pendant plusieurs jours ?
Quel bazar !
Les agriculteurs sont tellement acculés dans les difficultés qu'ils ne semblent plus pouvoir faire autrement. C'est triste. Mais quelle union dans la lutte !
On constate aussi d'autres initiatives, comme celle de ce lycée du 93 qui ont fait des vidéos humoristiques (bon, on rit jaune quand même, parce que travailler en classe sans chaise, c'est compliqué). Evidemment, ni une, ni deux, on a convoqué les 4 (courageux) professeurs qui sont présents dans la vidéo à la demande des élèves. C'était surement la priorité.
Nul doute que cette action portée à la connaissance (et l'indignation) de tous, portera quelques fruits.
Un dernier exemple, celui du collège Jean Texier au Grand Quevilly qui a mené le lundi 18 une opération 'collège mort". 90% des élèves (on relit bien ce chiffre plusieurs fois) ont déserté ce lycée privé de gestionnaire (un poste méga important) depuis plusieurs mois pour alerter l'administration. Nul doute que maints courriers de parents, interventions des professeurs, de la direction, des syndicats avaient préalablement alerté !
Qui a dit que les jeunes se fichaient de tout ? ("c'est pas nous, c'est pas nous !!")
Alors non, certains ne sont pas résignés et des actions permettent de débloquer les situations.
Il faut réinventer les luttes.
Et vous, qu'imaginez vous comme actions pour donner de l'ampleur au mouvement, pour vos conditions de travail et de rémunération, et pour votre avenir ?
RESTONS MOBILISES !
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