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Agents publics : une rémunération à géométrie variable ?

Nous avons été informés par le maire, mardi 19, du rejet de notre proposition pour une augmentation du pouvoir d'achat des agents. Pour rappel, nous avions fait une proposition de négociation à ce sujet le 13 février lors de notre rendez-vous avec le maire et le DGS, rendez-vous faisant suite à notre mobilisation du 30 janvier. S'il leur est impossible d'y répondre favorablement (pour le moment), ils travailleraient sur d'autres préoccupations sociales concernant sur une catégorie d'agents sur la collectivité (type de contrat ? contrat horaire ?) et à la capacité à les mettre en oeuvre.

Si cela ne répond pas à la problématique de pouvoir d'achat de l'ensemble des agents, nous ne pouvons que plébisciter cette étude menée sur la situation de certains agents qui nous avaient été évoquée d'ailleurs lors de notre passage en décembre sur les sites par certains d'entre eux. Comme nous le disions lors de notre dernière réunion pré-CST avec des experts de la collectivité : "quand cela va dans le bon sens, il faut le dire aussi". Nous remercions donc l'Autorité Territoriale pour la prise en compte des remontées des agents.

Nous serons attentifs à la suite donnée.

Depuis quelques années, nous constatons que tandis que nous (tous les syndicats et agents) réclamons des mesures correctrices applicables à tous, l'employeur public numéro 1, l'Etat, propose des "plans catégoriels". "C'est quoi, ça ?" nous demandez vous (on vous entend d'ici). Grenelle de l'éducation, Beauvau de la sécurité, Etats généraux de la Justice, Ségur de la santé, ça vous dit quelque chose ? Sûrement ! D'ailleurs peut être que certains d'entre vous en ont bénéficié ! Ces mesures catégorielles représentent 10 milliards d'euros contre 5 milliards de mesure générales concernant tous les agents de la FP. C'est un véritable changement de braquet en terme de politique salariale des agents publics (qui annonce la révolution qui est à l'étude par Stanislas Guérini concernant la FP). Cette nouvelle stratégie est d'un coté intéressante car elle vient corriger des "bizarreries" imposées par le statut et les grilles indiciaires. Par exemple, les professeurs étaient moins bien payés que d'autres agents de la FP alors qu'ils étaient plus qualifiés, ce qui n'est pas équitable. D'un autre coté, ces plans oublient certains agents publics. Prenons un exemple dans notre collectivité. Après le Ségur de la santé, les assistants sociaux, les auxiliaires de vie et autres métiers du social, paramédical et médical ont vu leur rémunération augmenter par la mise en place, élargie, du Complément de Traitement Indiciaire (CTI), une rémunération déterminée par décret, par conséquent de droit (= non soumis à une délibération de l'organe délibérant). Dans les résidences autonomie, les adjoints d'animation sont impactés. En effet, leur profession est inscrite dans le décret. Ils sont aujourd'hui au contact d'une population très en demande d'accompagnement et d'écoute depuis la crise sanitaire. Et les autres agents publics des résidences qui sont au contact quotidien, permanent, dans leurs activités de restauration, d'intervention premiers secours, d'accueil ? Ne le sont-ils pas ? En fait, c'est que eux, ne sont "rien". C'est à dire qu'ils sont agents polyvalents ou des agents de restauration et c'est tout. Ils sont invisibles dans les décrets. Pourtant, ils sont ceux vers qui se tourne le public. Pour eux, rien n'est prévu et ils ne peuvent que se raccrocher à l'augmentation du point d'indice. A ces plans catégoriels s'ajoute la différenciation faite entre les fonctionnaires titulaires et les contractuels. Rappelons que les collectivités peuvent recruter de plus en plus facilement des contractuels depuis la loi de Transformation de la Fonction Publique de 2019 (qui n'a, à notre avis, pas fini de se réinventer, pour le meilleur et pour le pire). Ces contractuels, dans les écoles par exemple, exécutent les mêmes tâches que les titulaires mais ne bénéficient pas des mêmes avantages. Citons par exemple, La NBI, et celle plus précisément des quartiers prioritaires. Elle est versée de droit aux agents titulaires mais les contractuels en sont exclus alors qu'ils sont confrontés aux mêmes difficultés et exécutent les mêmes tâches. A ceci, s'ajoutent les évolutions de métiers qui passent complètement inaperçues en terme de rémunération (mais aussi d'accompagnement et de formation). On peut prendre par exemple les agents des bibliothèques. Il est indéniable que leur métier a considérablement évolué ces dernières années avec l'émergence des "tiers-lieux", des lieux où l'on propose d'autres activités. Il y a un pan "animation" qui a fait son apparition dans leur métier et qui suppose un contact différent avec le public et donc d'autres compétences techniques et personnelles. A ce niveau là, nous ne sommes plus dans de la polyvalence. Nous sommes dans la transformation des métiers. Il est donc impératif que ces transformations de services et de métiers, qui font bien partie de la mutabilité du service public (un des trois grands principes de ce dernier), soient accompagnées de formations, d'accompagnement et de révision de rémunération. Car ce n'est pas parce qu'on ajoute un pan de compétences à son métier qu'on en supprime un autre. Jusqu'au va t-on aller dans la Super (voire Méga, soyons fous) polyvalence ? Cette individualisation (en quelque sorte) obscurcit la vision globale sur la rémunération des agents publics. Aujourd'hui déjà, tous les agents contractuels ne sont pas égaux en négociation. Sur quels critères objectifs, sur quels faits quantifiables et mesurables pourraient être acceptées ou refusées les augmentations de salaires ? Tous les métiers ne sont pas réévalués, y compris les métiers d'encadrement. Qui portera la responsabilité de revoir les rémunérations sur ces métiers qui se transforment ? l'Etat ou les employeurs locaux ? Cette individualisation pourrait conduire à davantage d'iniquité au sein même de l'employeur public. Vous nous direz "mais chez certains employeurs privés, ça a toujours été le cas et même c'est mieux !". Certes. Chez ces employeurs privés, il y a d'autres habitudes managériales, tournées vers la collaboration, et des contre-pouvoirs pour que l'augmentation soit faite sur des faits précis, objectifs et transparents. La FP garde globalement un fonctionnement très hiérarchisé et descendant. Le dialogue social est plus développé au risque de conflits locaux qui altèrent l'image de l'entreprise. Donc chez les employeurs publics qui auront préparé ces aspects, pas trop d'inquiétude, mais chez les autres ? Si l'individualisation a des avantages, TOUS les agents publics devront rester vigilants aux changements en termes de rémunération et devront devenir davantage ACTEURS dans celle-ci. Si les collaborateurs du privé en ont davantage l'habitude, ceux du public, et notamment les fonctionnaires titulaires, l'ont beaucoup moins. Vous voyez où on veut en venir ?

Quand on vous demande : quelles actions voudriez vous donner à ces mouvements pour la rémunération, ce n'est pas pour rien ! RESTONS MOBILISES pour nos rémunérations, notre pouvoir d'achat, et nos métiers !

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